ANOUILH Jean : Biographie, études et analyses des oeuvres

Temps de lec­ture : 2 minutes

ANOUILH Jean (1910−1987)

Né à Bordeaux Anouilh, d’a­bord dra­ma­turge puis à par­tir de 1959 met­teur en scène, l’oeuvre de Jean Anouilh est dif­fi­ci­le­ment clas­si­fiable, oscil­lant entre le comique et le tra­gique, la comé­die de moeurs et le drame bour­geois, le lyrisme et la bouffonnerie.

L’inconnu se mèle au quo­ti­dien, les faits et les gestes à l’ab­surde, l’in­quie­tude des années trente se révèle à tra­vers un théâtre qui exprime la détresse de l’au­teur à la vue de l’in­no­cence sacri­fiée à la vie sociale, des valeurs de l’a­mour et de l’a­mi­tié pour­ries au contact de la nécessité.

Son oeuvre se divise en

  • Pièces Roses comme par exemple Humulus le muet (1929), Le Bal des voleurs (1932), Le Rendez-vous de Senlis (1937), Léocadia (1939);
  • Pièces Noires ( L’Hermine (1931), Le Sauvage (1934), Le Voyageur sans bagage (1937), Eurydice 1941) Antigone 1944);
  • Pièces Brillantes comme L’Invitation au châ­teau (1947), Colombe (1951), La Répétition ou l’a­mour puni (1950),
  • Pièces Grinçantes ( La Valse des toréadors,1952, Ornifle ou le cou­rant d’air,1955, Pauvre Bitos ou le dîner des têtes 1956, Ardèle ou La Marguerite, L’Hurluberlu ou le réac­tion­naire amoureux,
  • Pièces Costumées (L’alouette 1953 ; Becket ou l’hon­neur de Dieu)
  • Baroques (Cher Antoine 1969)

A des degrés variables le monde de Anouilh est irré­mé­dia­ble­ment miné par l’ob­ses­sion d’une impu­ri­té qui éli­mine tout espoir de séré­ni­té durable. Un contraste entre des êtres médiocres et des âmes exi­geantes semble pour­tant ame­ner le dra­ma­turge à ne pas com­plè­te­ment déses­pé­rer des vir­tua­li­tés de la nature humaine, de la volon­té de connaître la plé­ni­tude morale et de sou­te­nir de grands idéaux. Les héros jeunes, enthou­siastes, dés­in­té­res­sés, amou­reux devraient faire oublier les héros per­vers, désa­bu­sés ou cyniques. L’obstacle semble être la loi com­mune pour tous ceux qui aspirent à un épa­nouis­se­ment per­son­nel ; aucun indi­vi­du, même celui qui est plein des meilleures inten­tions, ne semble être capable d’é­chap­per à l’ab­jec­tion d’une vie écoeurante.

Dans l’u­ni­vers de Anouilh se reflète l’op­po­si­tion mani­chéenne : le bien et le mal demeurent irré­duc­tibles, les élans les plus géné­reux de l’âme se brisent tou­jours à l’é­preuve des pires bas­sesses du réel. La condi­tion humaine est par consé­quent au coeur d’un situa­tion déci­dé­ment tra­gique : tôt ou tard, les tur­pi­tudes qui carac­té­risent l’exis­tence de chaque être humain réus­si­ront à vaincre la pure­té à laquelle cha­cun aspire. Pour les per­son­nages qui refusent un com­pro­mis entre les pres­crip­tions de leur éthique il ne reste que la fuite ou la mort.

Beaucoup de pièces pré­sentent des élé­ments de “rose” et de“noir”, avec une pré­do­mi­nance du sombre ou du grin­çant même dans les pièces brillantes. A côté d’une fan­tai­sie et d’un génie comique sou­vent irré­sis­tible, Anouilh est un auteur pes­si­miste. Son oeuvre est une espèce de révolte contre tout ce qui contraste à la pure­té des êtres : révolte contre la tyran­nie de l’argent qui contraint les pauvres à s’a­bais­ser, les avi­lit et sur­tout les humi­lie ren­dant impos­sible l’a­mour entre pauvres et riches ; révolte contre l’a­do­les­cence, contre les lai­deurs de l’exis­tence ou la mau­vaise conduite qu’elles favo­risent et contre l’im­pos­si­bi­li­té d’a­bo­lir les aspects les plus sombres, de puri­fier sa conscience pour régé­né­rer la vie.
Influencé par Siegfried de Giraudoux, et par Cocteau , Anouilh fera connaître Beckett et Ionesco.

Quelques liens :

Accès aux études et ana­lyses sur les oeuvres d’Anouilh sur le site Analyses-Littéraires.com

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