Dans un contexte de mutations économiques, le XIXe siècle apparaît comme un moment où la condition de l’écrivain se transforme au profit d’une véritable activité rémunératrice. Par ailleurs, l’avènement du roman réaliste renforce une position plus critique par rapport au monde de l’argent.
Comment se transforme la condition de l’écrivain dans le contexte de mutations politiques, économiques et sociales du XIXe siècle ? Comment la littérature en a‑t-elle été affectée ?
La révolution industrielle constitue un tournant au sein des structures économiques et sociales des sociétés du XIXe siècle. Parallèlement à l’apparition du premier âge d’un véritable capitalisme financier, l’avènement du réalisme et du naturalisme littéraires permettent à l’écrivain, témoin des bouleversements de son temps, de dresser un portrait tout à fait représentatif des grandes mutations industrielles, productives et monétaires de cette époque. Reflet d’une littérature qui décrypte, analyse et dénonce un monde où spéculation boursière, avènement de la bourgeoisie, privatisation des moyens de production et asservissement des masses ouvrières par le travail définissent dorénavant les rapports sociaux et humains.
Honoré de Balzac, une des principales sources d’influence de Marcel Proust, ainsi qu’Emile Zola, apparaissent comme les principaux représentants de cette idée que l’écriture devient, au XIXe siècle, à la fois un instrument d’ascension sociale, tout en permettant de révéler les évolutions et les failles de la société dans laquelle ils évoluent.