Discours prononcé à l’Athénée Royal de Paris en 1819
Avant Tocqueville, et sous un angle différent, Benjamin Constant s’intéresse aux rapports entre liberté et institutions démocratiques. Un texte de référence, court, mais une précieuse base de réflexion, qui a servi d’inspiration à de nombreux penseurs.
L’écrivain développe ainsi deux conceptions de la liberté : celle des sociétés anciennes qui se caractérise essentiellement par la possibilité offerte aux individus de participer à l’exercice du pouvoir souverain et celle des sociétés modernes qui se définit par l’exercice de droits individuels opposables à la puissance publique. Il met ainsi en garde contre la tentation d’écraser la seconde au nom de la première.
Résumé condensé
L’auteur rappelle les soubresauts politiques de la Révolution et de l’Empire qui ont échoué à contenir les dérives autoritaires et les excès politiques et qui ont divisé profondément les Français.
L’auteur considère que la liberté des Modernes se définit par le respect du droit individuel : chacun est libre de faire ce qu’il veut dans le respect de la loi. Elle permet à chacun de jouir de son indépendance privée. Les citoyens, libres et égaux, n’en sont pas moins impliqués dans la vie politique par l’exercice de leurs droits (pétitions, représentations, nomination de fonctionnaires…).
Pour Benjamin Constant, la liberté des Anciens est d’abord faite de la participation des citoyens aux décisions politiques mais au détriment de leurs libertés individuelles (surveillance sévère du collectif sur les individus. Il faut dire les Etats des Anciens étaient esclavagistes, de petite taille et soumis à un état de guerre permanent.
Pour Benjamin Constant, l’erreur de la Révolution de faire renaître la liberté des anciens au prix de la liberté réclamée par les Modernes. Pour lui, le seul régime qui puisse concilier les deux libertés est le régime représentatif : une délégation des commettants aux mandataires. Ces derniers sont sous la surveillance active des premiers et peuvent être révoqués, remplacé, à intervalles réguliers, au gré des élections.