De la Liberté des Anciens comparée à celle des Modernes – Benjamin Constant

Temps de lec­ture : 2 minutes

Discours pro­non­cé à l’Athénée Royal de Paris en 1819

Avant Tocqueville, et sous un angle dif­fé­rent, Benjamin Constant s’intéresse aux rap­ports entre liber­té et ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques. Un texte de réfé­rence, court, mais une pré­cieuse base de réflexion, qui a servi d’inspiration à de nom­breux penseurs.

L’écrivain déve­loppe ainsi deux concep­tions de la liber­té : celle des socié­tés anciennes qui se carac­té­rise essen­tiel­le­ment par la pos­si­bi­li­té offerte aux indi­vi­dus de par­ti­ci­per à l’exercice du pou­voir sou­ve­rain et celle des socié­tés modernes qui se défi­nit par l’exercice de droits indi­vi­duels oppo­sables à la puis­sance publique. Il met ainsi en garde contre la ten­ta­tion d’écraser la seconde au nom de la première.

Résumé conden­sé

L’auteur rap­pelle les sou­bre­sauts poli­tiques de la Révolution et de l’Empire qui ont échoué à conte­nir les dérives auto­ri­taires et les excès poli­tiques et qui ont divi­sé pro­fon­dé­ment les Français.

L’auteur consi­dère que la liber­té des Modernes se défi­nit par le res­pect du droit indi­vi­duel : cha­cun est libre de faire ce qu’il veut dans le res­pect de la loi. Elle per­met à cha­cun de jouir de son indé­pen­dance pri­vée. Les citoyens, libres et égaux, n’en sont pas moins impli­qués dans la vie poli­tique par l’exercice de leurs droits (péti­tions, repré­sen­ta­tions, nomi­na­tion de fonctionnaires…).

Pour Benjamin Constant, la liber­té des Anciens est d’abord faite de la par­ti­ci­pa­tion des citoyens aux déci­sions poli­tiques mais au détri­ment de leurs liber­tés indi­vi­duelles (sur­veillance sévère du col­lec­tif sur les indi­vi­dus. Il faut dire les Etats des Anciens étaient escla­va­gistes, de petite taille et sou­mis à un état de guerre permanent.

Pour Benjamin Constant, l’erreur de la Révolution de faire renaître la liber­té des anciens au prix de la liber­té récla­mée par les Modernes. Pour lui, le seul régime qui puisse conci­lier les deux liber­tés est le régime repré­sen­ta­tif : une délé­ga­tion des com­met­tants aux man­da­taires. Ces der­niers sont sous la sur­veillance active des pre­miers et peuvent être révo­qués, rem­pla­cé, à inter­valles régu­liers, au gré des élections.

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