Ecopsychologie : pourquoi on ne change pas plus vite face à l’urgence ?

Temps de lec­ture : 2 minutes

Alors que l’ur­gence éco­lo­gique est avé­rée, nous n’as­sis­tons pas à un sur­saut col­lec­tif à la hau­teur des enjeux. Il y aurait des expli­ca­tions à cela qui relèvent d’un modèle de socié­té, mais aussi de notre cerveau.

On ne peut plus dire qu’on ne sait pas : chan­ge­ment cli­ma­tique, pol­lu­tion des eaux, de la terre et de l’air, extinc­tion inédite de la bio­di­ver­si­té… C’est la catas­trophe annon­cée, il y a de quoi sou­le­ver les foules, satu­rer les dis­cus­sions, bou­le­ver­ser l’offre poli­tique, bous­cu­ler le monde éco­no­mique, bref la mobi­li­sa­tion générale !

Mais non, nous sommes loin de cela, certes les lignes bougent il faut être objec­tifs, si on com­pare la mobi­li­sa­tion aujourd’hui par rap­port à seule­ment cinq ans aupa­ra­vant c’est sans appel.

Des explications psychologiques

Il existe même des éco­psy­cho­logues qui essaient d’expliquer et com­prendre pour­quoi notre cer­veau n’est pas plus mobi­li­sa­teur face à l’urgence.

L’éco psy­cho­lo­gie est une approche multi dis­ci­pli­naire : éco­lo­gie, psy­cho­lo­gie, socio­lo­gie, anthro­po­lo­gie, neu­ros­ciences. On parle d’ailleurs de plus en plus d’éco anxié­té avec l’éco thé­ra­pie pour y faire face…

Que se passe-t-il ? Des rai­sons qui tiennent à notre modèle de vie d’abord : un confort très maté­riel, une sur­abon­dance de choses, du déni aussi avec des déchets cachés, des morts cachés, des maux (de moins en moins) invi­sibles qu’il s’agisse du cli­mat, de la pol­lu­tion, ou de la chute de la bio­di­ver­si­té

Mais aussi des rai­sons liées à la façon dont on est câblés ! Nous sommes tou­jours les héri­tiers des chas­seurs cueilleurs avec des objec­tifs immé­diats : man­ger, avoir du pou­voir, se repro­duire, éco­no­mi­ser nos forces… Ce qu’explique très bien Sébastien Bohler dans son livre Le bug humain : notre stria­tum et les cir­cuits de dopa­mine nous mènent à tous les excès !

Un sursaut tardif ?

À moins de domp­ter notre cer­veau et ses puis­sants ressorts.

Même si des alter­na­tives à cette impasse com­mencent à émer­ger. Le récit serait par exemple un puis­sant levier de mobi­li­sa­tion… ou un chan­ge­ment d’approche en pri­vi­lé­giant l’être sur l’avoir.

On résume :

  • regar­der un peu plus loin que le pré­sent (notre cer­veau en est capable tout de même, avec un beau cor­tex préfrontal !),
  • obser­ver les indices de l’urgence éco­lo­gique sans mettre des œillères (tem­pé­ra­tures, évé­ne­ments cli­ma­tiques, dis­pa­ri­tion des abeilles, ….),
  • reprendre le contrôle et pri­vi­lé­gier l’être sur l’avoir… une bonne occa­sion de se libérer…
  • et puis se rap­pe­ler ce pro­verbe afri­cain car ça fait du bien : “Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”…

pour­quoi on ne change pas plus vite face à l’urgence ?

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