La Commedia dell’arte (XV-XVIèmes)

Temps de lec­ture : 3 minutes

Tandis que l’élite appré­cie les spec­tacles ins­pi­rés du théâtre antique, le grand public lui pré­fère la “com­me­dia dell’arte”, forme de théâtre popu­laire, né en Italie, for­te­ment basé sur l’improvisation ( On l’appelle aussi com­me­dia impro­vi­so ‑comé­die impro­vi­sée).
L’appellation com­me­dia dell’arte est dif­fi­cile à tra­duire. On peut par­ler de « comé­die des artistes ». En effet, les pièces étaient jouées par des comé­diens pro­fes­sion­nels. On parle aussi de com­me­dia alla mascha­ra, puisque dans ce genre, les comé­diens sont, la plu­part du temps, mas­qués. Des troupes de comé­diens créent des per­son­nages typés (ser­vi­teurs comiques, vieillards, avo­cats, doc­teurs ridi­cules, amants, etc.). Ces mêmes per­son­nages appa­raissent dans des cen­taines de pièces bâties sur un cane­vas sim­pliste, qui fixe les grandes lignes, les entrées et les sor­ties, et cer­taines répliques clas­siques dévo­lues à chaque acteur. Dans ce cadre, les acteurs peuvent libre­ment exé­cu­ter leurs jeux de scène et leurs mor­ceaux de bra­voure, appe­lés “lazzi. Les per­son­nages de ce réper­toire gagnent peu à peu toute l’Europe. Les troupes ne jouent plus seule­ment dans les rues, mais aussi devant les courtisans. 

Ce qu’il est impor­tant de savoir, en fait, c’est que la com­me­dia dell’arte est jouée par des acteurs pro­fes­sion­nels, mas­qués, pré­sen­tée à l’extérieur, sur une scène publique et tem­po­raire, avec des cos­tumes simples. En effet, il faut savoir qu’au 15e siècle, cela était tout à fait nou­veau ; à cette époque, le théâtre se fai­sait sur­tout de façon ama­teure, était écrit et se jouait sans masque, à l’intérieur, sur des scènes pri­vées et avec des cos­tumes assez éla­bo­rés. Ainsi, la com­me­dia dell’arte est le contraire de la com­me­dia eru­di­ta. Les acteurs qui jouaient de la com­me­dia dell’arte se consi­dé­raient donc comme des artistes, et vou­laient faire un théâtre de qua­li­té. C’est pour­quoi on pour­rait tra­duire com­me­dia dell’arte pas « comé­die de l’art », ou « des artistes ».
La com­me­dia dell’arte atteint son apo­gée entre 1550 et 1650, et marque de son influence des formes de théâtre très diverses, depuis le théâtre de marion­nettes turc jusqu’aux pièces de William Shakespeare et de Molière.
Le nom de “com­me­dia dell’arte” n’est appa­ru qu’au 18e siècle, alors que cer­tains auteurs popu­la­ri­sèrent ce genre en France, dont notam­ment Carlo Goldoni.

Entièrement impro­vi­sée, la com­me­dia dell’arte pri­vi­lé­gie une rela­tion « donnant-donnant » avec le public. Les comé­diens jouaient, sur la place publique, des scènes drôles et gro­tesques. On ten­tait d’attirer la foule avec des per­son­nages très typés.

Le cane­vas, sup­port pour l’improvisation
Le cane­vas est le scé­na­rio sur lequel l’action est basée. C’est une créa­tion col­lec­tive ; il le faut, puisque l’acteur qui impro­vise doit être suivi par les autres pour que l’action coïn­cide. Le cane­vas est som­maire : entrées et sor­ties, résu­mé de l’intrigue, grandes arti­cu­la­tions de la fable et moments char­nières, « punch », conclu­sion de la fable. Les comé­diens empruntent et puisent par­tout leurs sujets, leurs intrigues. Les intrigues sont tou­jours simples. En ita­lien, sce­na­rio signi­fie décor. Ça veut tout dire… le cane­vas sert donc de « décor » à la pièce, c’est à dire qu’il supporte.

Le cane­vas, donc, est un sché­ma qui dirige le jeu de l’acteur. En effet, cer­taines scènes peuvent être par­fois écrites de façon à diri­ger l’action par­ti­cu­liè­re­ment. Ces scènes non impro­vi­sées sont appe­lées non scrit­ta ou sei maschere. Dans tout bon cane­vas, l’acteur est libre d’improviser à son gré. L’acteur qui joue le rôle d’Arlequin, par exemple, fera à coup sûr un lazzi. Un lazzi, c’est une sorte de jeu de scène bouf­fon, une mimique impro­vi­sée qui carac­té­rise le per­son­nage. On peut com­pa­rer le lazzi à quand on s’arrête, dans la vie, pour atta­cher son sou­lier. C’est une par­tie ins­pi­rée de l’action, mais qui ne la fait aucu­ne­ment avancer.

Au départ, le cane­vas met­tait en scène sur­tout Arlequin et Pantalon, ou alors un zanni et Pantalon.
Le rire dépend du sté­réo­type, de la déri­sion, de l’exagération des caractères.

dra­mac­tion

Quelques per­son­nages de la Commedia dell’arte

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