Pourquoi avons-nous coutume de dire que langue française fait partie des langues les plus difficiles ? Les exceptions, les lettres qu’on ne prononce pas, mais encore l’emploi subtil et parfois incompréhensible du tutoiement ou du vouvoiement, autant de raisons qui expliquent que l’on soit si enclins à faire des “fautes” d’orthographes. Mais ces erreurs ne sont-elles pas le signe d’une évolution constante de la grammaire par l’usage ? Par ailleurs, la langue n’a pas qu’une fonction communicative mais s’inscrit dans un contexte socio-historique normé, qui nous oblige à considérer la grammaire comme le lieu de manifestation du social, et donc comme un objet d’étude sociologique : aristocrates et bourgeois ont-ils la même utilisation du français ? Le Robert a récemment fait entrer le pronom iel dans le dictionnaire malgré les désaccords exprimés par des personnes dépositaires du pouvoir public. Alors d’où vient l’idée que la langue, comme l’affirmait Roland Barthes, serait “fasciste” dès lors qu’elle n’est pas uniquement réglée par l’autorité politique ? La langue n’exprimerait donc pas uniquement un rapport de domination mais des rapports de force multiples et contradictoires. Toutes ces questions d’ordre politique ne permettent cependant pas à elles-seules de comprendre l’évolution de la grammaire française. Car en effet, que dire des écritures numériques, qui révèlent davantage l’impact grandissant de la technologie dans nos vies quotidiennes ? Les messages électroniques sont symptomatiques d’une simplification aiguë et parfois risible de la langue, mais ils ont l’avantage de promouvoir d’autres modèles de communication, qui donnent un sens tout particulier à l’usage des emojis et de la ponctuation.
La langue française est-elle compliquée ?
Temps de lecture : < 1 minute
Pub…