La notion de vérité perdrait-elle connaissance ?

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C’est une vieille his­toire. Le doute et la cer­ti­tude forment un couple tur­bu­lent mais insé­pa­rable, dont les aven­tures taraudent la phi­lo­so­phie depuis ses ori­gines : les lignes de démar­ca­tion entre ce qu’on sait, ce qu’on croit savoir, ce qu’on sait igno­rer, ce qu’on ignore sans savoir qu’on l’ignore, n’ont cessé de han­ter les phi­lo­sophes. Socrate, Pyrrhon, Descartes, Wittgenstein, … Avec quelle fièvre ont-ils aus­cul­té les cri­tères du vrai, chaque siècle appor­tant son lot de dis­cus­sions et de rema­nie­ments ! Qu’entend-on par « cer­tain » ? Ce qui a résis­té à tous les doutes ? Ou ce dont on ne peut ima­gi­ner dou­ter ? La véri­té plane-t-elle au-dessus du monde, tapie en quelque empy­rée inac­ces­sible ? Ou est-elle dépo­sée dans les choses mêmes, au sein du monde empi­rique ? Dans cette der­nière hypo­thèse, les scien­ti­fiques peuvent-ils aller l’y chercher ?

Voilà d’inusables sujets de dis­ser­ta­tion pour classes de ter­mi­nale, deve­nus aujourd’hui d’une brû­lante actua­li­té. Car à l’heure d’Internet et des bobards (aussi appe­lés « fake news »), la véri­té ne semble plus avoir autant de valeur à nos yeux : peut-elle être autre­ment, nous demandons-nous, que rela­tive, sub­jec­tive, tem­po­raire, locale, par­tielle, ins­tru­men­ta­li­sée, cultu­relle, cor­po­ra­tiste, contex­tuelle, factice ? 

Est-ce cet affai­blis­se­ment de l’idée de véri­té qui explique com­ment l’art du men­songe a pu deve­nir si florissant ?

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