Le Naturalisme (XIXème)

Temps de lec­ture : 2 minutes

Courant lit­té­raire qui se fonde sur une obser­va­tion méti­cu­leuse de la réa­li­té dont il veut inter­pré­ter chaque phé­no­mène.
Comme le Réalisme qui le pré­cède et dont il pro­cède le Naturalisme est un style lit­té­raire résul­tant des chan­ge­ments poli­tiques, sociaux et scien­ti­fiques qui s’in­ten­si­fient et se diver­si­fient à par­tir de la seconde moi­tié du XIXème siècle avec l’es­sor démo­gra­phique des villes, et la nais­sance d’une nou­velle caté­go­rie sociale : le ouvriers (voir L’Assommoir ou Germinal de Zola ou Germinie Lacerteux des frères Goncourt) .
Ce qui a le plus influen­cé la lit­té­ra­ture et a donné ori­gine au Naturalisme et au Réalisme ont été les théo­ries de l’Évolutionisme (Darwin), du Déterminisme (Taine), du Positivisme (Comte) et du Socialisme( Marx et Engels)
Le Naturalisme, par rap­port au Réalisme, a une plus grande pro­fon­deur, car il envi­sage l’oeuvre comme un docu­ment socio­lo­gique, en fai­sant une ana­lyse de la socié­té et en démon­trant des thèses scien­ti­fiques. Tandis que le réa­lisme se limite à pho­to­gra­phier la réa­li­té, en mon­trant super­fi­ciel­le­ment les maux sociaux, le Naturalisme ana­lyse les maux sociaux en détail et avec une rigueur tech­nique.
Systématiquement asso­cié au nom de Zola pour qui le natu­ra­lisme est ” une méthode, et non une rhé­to­rique, une sty­lis­tique, ou une thé­ma­tique ” ( Zola donne un pre­mier article en 1875, parle de ” l’école natu­ra­liste “.) , le Naturalisme n’est pas une façon d’écrire mais une méthode de recherche qui s’appuie sur les sciences. Dans Le Roman expé­ri­men­tal, il entend ” résoudre scien­ti­fi­que­ment la ques­tion de savoir com­ment se com­portent les hommes, dès qu’ils sont en socié­té “. Dans ce souci per­ma­nent de“coller à la réa­li­té, Emile Zola va se livrer à un véri­table tra­vail d’en­quê­teur
L’observation natu­ra­liste de Zola se fait
+sur les lieux réels dont les carac­té­ris­tiques sont exploi­tées par le récit
+sur les per­son­nages réels : leur ori­gine sociale, leur pro­fes­sion, leur per­son­na­li­té
+sur les phé­no­mènes qui tra­versent la socié­té.
L’évolution, par rap­port à Balzac qui se voyait en « gref­fier », est spec­ta­cu­laire et contra­dic­toire si l’on songe que le roman­cier expé­ri­men­ta­teur doit être objec­tif. Cette néces­si­té implique la sup­pres­sion des intru­sions d’auteur ainsi que des digres­sions d’un Hugo ou d’un Balzac. Zola estime ensuite que le roman­cier ne doit pas ima­gi­ner son sujet, son cadre ou les thèmes trai­tés mais les emprun­ter obli­ga­toi­re­ment au monde contem­po­rain et à ses défaillances sociales. Mais, pour inter­pré­ter le monde, Zola consi­dère dès 1864, que l’écrivain doit faire preuve d’invention. Il pose un « filtre » sur les faits obser­vés qui reflète son « tem­pé­ra­ment » mais ne doit pas deve­nir un écran défor­mant com­pa­rable à la rhé­to­rique clas­sique ou au lyrisme roman­tique. Le roman­cier reste donc un créa­teur mais son expé­ri­men­ta­tion débouche sur une morale laïque et démo­cra­tique et s’inscrit dans une phi­lo­so­phie du progrès.

gF

Pour en savoir plus sur le Naturalisme

Partagez :
Pub…