Le ” Quantitative Easing ” : pourquoi, pour qui ?

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Le QE, acro­nyme de ” quan­ti­ta­tive easing ” – assou­plis­se­ment quan­ti­ta­tif – est l’instrument qu’ont pri­vi­lé­gié les banques cen­trales face à la crise finan­cière, puis sani­taire. Ce sont des achats de titres dont les effets ne sont pas néces­sai­re­ment ceux attendus

Le QE, acro­nyme de ” quan­ti­ta­tive easing “, est l’instrument que toutes les grandes banques cen­trales ont dégai­né face à la crise finan­cière de 2007 – 2008, et plus encore, pen­dant la crise sani­taire. La Banque du Japon l’avait déjà expé­ri­men­té, entre 2001 et 2006, pour ten­ter de com­battre la baisse géné­ra­li­sée des prix et des salaires qui para­ly­sait l’économie nip­pone. La Réserve fédé­rale amé­ri­caine – la Fed – s’y est mise fin 2008 et com­men­çait à le ren­gai­ner, quand la crise sani­taire l’a ame­née à le réuti­li­ser plus encore. La BCE ne s’y est réso­lue qu’à par­tir de 2015, après pas mal de dis­cus­sions pour savoir si c’était bien com­pa­tible avec son man­dat, cen­tré sur la sta­bi­li­té des prix et lui inter­di­sant toute aide finan­cière directe aux États. 

En quoi consiste le QE ?

Le QE consiste pour la Banque cen­trale à faire des achats fermes de titres sur les mar­chés finan­ciers, alors que dans ses opé­ra­tions usuelles, elle prête sa mon­naie aux banques et ne prend des titres que tem­po­rai­re­ment, en pen­sion ou en garan­tie. Avec le QE, elle achète des titres et les garde long­temps – des titres de dette publique sur­tout, non pas direc­te­ment aux émet­teurs, mais aux banques et à d’autres inves­tis­seurs du monde entier qui en détiennent. Cela fait beau­coup aug­men­ter la taille de son bilan. Celui de la BCE et des BCN de la zone euro – qui forment l’ Eurosystème – a qua­dru­plé depuis 2015, attei­gnant aujourd’hui plus de 8000 mil­liards d’euros. 

En théo­rie, on en attend beau­coup d’effets : que cela sti­mule l’activité des banques et donc leurs cré­dits à l’économie ; que cela aug­mente la mon­naie en cir­cu­la­tion et fasse remon­ter l’inflation au niveau voulu par la Banque cen­trale ; que cela sou­tienne le prix des titres et donne un sen­ti­ment de richesse aux ménages qui en pos­sèdent – de quoi les ame­ner à dépen­ser plus ; que cela réduise les taux d’intérêt de long terme et fasse ainsi dimi­nuer le coût du finan­ce­ment des États et des entre­prises sur les mar­chés de la dette – de quoi, en prin­cipe faire aug­men­ter l’investissement ; enfin, que tous ces effets soient bien anti­ci­pés, car cela par­ti­cipe à leur réalisation. 

En pra­tique, le QE a sur­tout fait mon­ter le prix des titres, bais­ser les taux d’intérêt de long terme, favo­ri­sé le cré­dit immo­bi­lier, et ancré les anti­ci­pa­tions autour de l’idée que la Banque cen­trale sera tou­jours là pour aider les banques et les marchés. 

A qui profite la hausse du prix des titres ?

La hausse du prix des titres pro­fite certes à ceux qui en détiennent (les banques, les assu­rances, les fonds d’investissement, les ménages for­tu­nés…), mais vous prive des effets de la poli­tique moné­taire, si vous n’en pos­sé­dez pas. La poli­tique moné­taire actuelle pro­fite aux riches ; à ceux qui ne le sont pas, c’est moins sûr… (…)

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