Le réchauffement climatique doit-il être spectaculaire pour mobiliser ?

Temps de lec­ture : 2 minutes

Inondations, incen­dies, dôme de cha­leur, fonte des glaces… En 2021, l’été est meur­trier et dévas­ta­teur par­tout dans le monde. La pro­fu­sion de ces images chocs dans les médias et sur les réseaux sociaux peut-elle entraî­ner un sur­saut éco­lo­gique ? Quel impact le spec­ta­cu­laire peut-il avoir ?

Le der­nier rap­port du Giec (Groupe d’experts inter­gou­ver­ne­men­tal sur l’évolution du cli­mat) est tombé, il est sans appel. Les pré­vi­sions des scien­ti­fiques sont catas­tro­phiques, cer­tains impacts seraient déjà irré­ver­sibles : hausse de la tem­pé­ra­ture mon­diale au-delà du rai­son­nable, mon­tée des océans et inten­si­fi­ca­tions des évé­ne­ments extrêmes.

Des mots alar­mistes qui ren­contrent depuis le début de l’été un écho dra­ma­tique dans l’actualité. Nous sommes sub­mer­gés d’images qui viennent de toute la pla­nète. Des inon­da­tions en Allemagne et en Chine, des dômes de cha­leur en Californie, plus de 50 degrés en Irak, des méga feux qui sévissent en ce moment même en Turquie et sur­tout en Grèce… Bref notre mai­son brûle et nous regar­dons confor­ta­ble­ment des images spec­ta­cu­laires qui cir­culent de plus en plus dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Quel est leur impact sur notre com­por­te­ment entre la prise de conscience néces­saire et le risque de sidé­ra­tion ? Le spec­ta­cu­laire est-il un levier ou un frein au changement ?

Je pense que ces images, for­cé­ment ça créé un impact fort, une charge émo­tion­nelle forte qui créé poten­tiel­le­ment de la peur, de l’angoisse, l’envie de réagir… Mais une fois qu’on a ces images, der­rière si on n’a pas de levier d’action concret, ça pleut clai­re­ment créer une forme de sidé­ra­tion, de fata­lisme aussi, qui je pense est ren­for­cée par le fait que le dérè­gle­ment cli­ma­tique c’est un pro­blème à l’échelle glo­bale, que c’est pas du tout évident de savoir à quel niveau on peut avoir prise.
Léa Vavasseur

On est face à quelque chose que l’on ne maî­trise pas, face à des images qui ne nous disent pas ce qu’il faut faire. Il y a une forme de sen­ti­ment d’impuissance qui va être res­sen­ti. Quand on a ce sen­ti­ment d’impuissance, on pré­fère être un peu dans le déni parce qu’on ne sait pas quoi faire et on ne sait pas vrai­ment quels types d’action seraient suf­fi­sants pour aller au-delà de ce que nous pré­sente, par exemple, le rap­port du GIEC aujourd’hui.
Karine Weiss

On a depuis très très long­temps des inquié­tudes dans les socié­tés occi­den­tales sur la ques­tion du chan­ge­ment cli­ma­tique pos­sible. C’est assez logique quand on y pense parce que c’étaient des socié­tés rurales où évi­dem­ment un cli­mat qui change c’était immé­dia­te­ment la menace de disettes, de famines, de troubles poli­tiques (…) Historiquement on voit très bien que ce sont les évé­ne­ments extrêmes qui mobi­lisent le plus parce qu’ils sont repris par la sphère média­tique, et d’autre part parce que pour les gou­ver­nants, les évé­ne­ments extrêmes consti­tuent des défis.
Fabien Locher

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