Le Romantisme en France (XIXème siècle)

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Avant la révo­lu­tion fran­çaise de 1789, c’est Jean-Jacques Rousseau qui ouvrit la voie du roman­tisme par ses Rêveries du pro­me­neur soli­taire ou par ses grandes uto­pies roma­nesques comme La nou­velle Héloïse. Mais la sin­gu­la­ri­té de l’expérience fran­çaise tient aux contra­dic­tions et aux déchi­rures que la révo­lu­tion a lais­sées der­rière elle.
En France, autour de 1800, alors que s’apprêtait à sor­tir Atala et René de Chateaubriand, la notion de roman­tisme n’existait guère que sous la forme de l’adjectif « roman­tic » tiré de l’anglais qui signi­fie « roma­nesque » et « pit­to­resque » ou de l’adjectif « Romantik en alle­mand où il est ques­tion de retrou­ver le génie des anciens peuples romans. Le terme de « Romantique » prend alors en France tout son sens grâce à l’ouvrage De l’Allemagne de Madame de Staël qui est la pre­mière à décrire ce mouvement.

Socialement, les pre­miers roman­tiques fran­çais sont nobles : Chateaubriand, Lamartine, Vigny ou encore Musset. Ils semblent pas­séistes, sou­vent catho­liques, en quête déses­pé­rée de valeurs nou­velles. Politiquement, ils sont sou­vent monar­chistes. Esthétiquement, ils sont d’abord poètes, avec un goût des vers et des mots emprunts de la créa­tion hugo­lienne. Ils semblent en accord pour décla­mer le tra­gique malaise d’une géné­ra­tion per­due, en quête d’idéaux et qui ren­contre en guise de héros les pre­miers capi­ta­listes. En outre, sur le plan thé­ma­tique, les poètes roman­tiques uti­lisent sou­vent les mythes de l’antiquité grecque ou romaine.
Cette pre­mière géné­ra­tion roman­tique de 1830 se défi­nie par son mal du siècle et son désenchantement.

Frappés du même mal de vivre, des roman­ciers tels que Stendhal, Balzac, George Sand, Dumas, Eugène Sue s’imposent en France et ont en com­mun ce que l’on a appe­lé la « Foi roman­tique ». Cette Foi, ce vouloir-vivre mal­gré tout on les retrouve chez le jeune Julien Sorel dans Le Rouge et le noir, mais aussi chez Lucien de Rubempré dans Les Illusions per­dues.

Le roman­tisme fran­çais ne cesse de croître avec notam­ment la créa­tion de quelques salons lit­té­raires comme celui de Nodier ou de Hugo où ce der­nier en pro­fite pour rédi­ger le pam­phlet anti­clas­sique et pro­ro­man­tique dans la Préface de Cromwell en 1827. Les règles du théâtre tra­di­tion­nel ( règle de temps, de lieu et d’action ) sont alors remises en ques­tion puis fina­le­ment com­plè­te­ment mises de côté par les roman­tiques. Et c’est encore avec le théâtre que le scan­dale advient lors de la mémo­rable « bataille d’Hernani » en 1830 où Hugo impose son esthé­tique nouvelle.

Passéiste ou réso­lu­ment tour­né vers le ciel contem­po­rain, le roman­tisme est cri­tique ; il ne s’accommode pas de ce qui existe, il dénonce la perte de foi, les soli­tudes nou­velles dans les grandes villes. Révolté et dyna­mique, mélan­co­lique et enthou­siaste, le roman­tisme appa­raît comme un pro­di­gieux créa­teur dans tous les domaines et tous les genres.


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