L’éducation au Moyen-Âge

Temps de lec­ture : 2 minutes

Le sys­tème éducatif

Les objec­tifs de l’éducation, même s’il s’agit tou­jours de for­mer une élite, a évo­lué depuis l’antiquité. Il s’agissait alors de for­mer le citoyen, capable de sou­te­nir la puis­sance des cités en Grèce, la répu­blique ou l’empire à Rome. Au Moyen-Âge, le but est de for­mer de par­faits chré­tiens, ce qui explique que les écoles sont prises en charge par l’Église, dans les monas­tères mais aussi dans des écoles rat­ta­chées aux églises et aux cathé­drales dans les vil­lages et les villes.

Mais les conte­nus de l’enseignement n’ont pas chan­gé : d’abord le « tri­vium », gram­maire, rhé­to­rique et dia­lec­tique, puis le « qua­dri­vium », arith­mé­tique, géo­mé­trie, astro­no­mie, musique. Pour les jeunes gens de la noblesse, l’éducation accorde une large place aux manie­ment des armes, et à toutes sortes d’activités phy­siques, les jeunes filles, elles, sont édu­quées pour être de par­faites épouses et mères, en maî­tri­sant les tâches ména­gères. Dans le peuple, en revanche, les jeunes gens étant des­ti­nés à pour­suivre le métier de leur père, la sco­la­ri­sa­tion est réduite au mini­mum indis­pen­sable, les femmes devant aider aux tra­vaux agri­coles ou de com­merce : l’analphabétisme domine lar­ge­ment dans les cam­pagnes. C’est par l’apprentissage, dis­pen­sé par des « maîtres » au sein des cor­po­ra­tions d’artisans, que s’apprennent les métiers plus techniques. 

Ce n’est qu’en 1200 que le roi Philippe Auguste emploie le mot « uni­ver­si­tas » pour défi­nir l’ensemble des maîtres et étu­diants, appe­lés « clercs », qui pour­suivent des études supé­rieures : il leur accorde des droits judi­ciaires, puis, en 1215, les sta­tuts sont fixés pour l’u­ni­ver­si­té de la Sorbonne, ainsi que les pro­grammes et la dis­ci­pline. L’université joue ainsi un rôle impor­tant, notam­ment pour contrô­ler les publications.

La tra­di­tion scolastique

La sco­las­tique désigne l’enseignement phi­lo­so­phique donné aux clercs dans les écoles monas­tiques et dans les uni­ver­si­tés, notam­ment celle de Paris, du dou­zième au quin­zième siècle, lar­ge­ment asser­vi à la théo­lo­gie et sou­mis à l’autorité du phi­lo­sophe grec Aristote. Il s’agissait sur­tout d’apprendre à lire les textes sacrés, à prê­cher, à démon­trer les dogmes. Il fal­lait donc maî­tri­ser la langue avec ses trois com­po­santes : la gram­maire, la rhé­to­rique et la dialectique.

Même quand on s’éloignait du sacré, l’idée res­tait encore d’acquérir un savoir livresque, que l’on pou­vait res­ti­tuer par cœur, d’argu­men­ter sur tous les sujets (même les plus ridi­cules : « est-ce l’homme ou la corde qui tient le cochon qu’on mène au mar­ché pour le vendre ? ») en déga­geant le « pour » et le « contre » (à la façon des sophistes de l’antiquité) de façon très pédante, en s’appuyant sur les cita­tions livresques. On étu­die aussi la glose, c’est-à-dire les inter­mi­nables com­men­taires faits par des savants sur un même ouvrage. Les pra­tiques péda­go­giques sont donc figées, il s’agit avant tout de repro­duire des modèles, des exemples… et, en cas d’échec ou d’indiscipline, le maître ne recule pas devant les châ­ti­ments cor­po­rels.

Rabelais dans son Gargantua fera la cri­tique de ce sys­tème éducatif

Cotentin Ghislaine

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