Olympe de Gouges – Déclaration des droits de la femme et du citoyen – une pensée féministe -

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Olympes de Gouges part d’un constat : pen­dant très long­temps, les femmes n’ont pas été consi­dé­rées comme des êtres comme les autres. Parfois, elles se sont vu dénier le sta­tut même d’être humain. Notamment par cer­tains phi­lo­sophes de l’Antiquité, comme Aristote par exemple. Tout au long des siècles, elles ont été exclues des acti­vi­tés sociales, artis­tiques, politiques.

L’œuvre d’Olympe de Gouges s’emploie pro­mou­voir à une fra­ter­ni­té plus néces­saire que jamais entre les êtres humains. Afin de mettre un terme aux dis­cri­mi­na­tions sans fon­de­ment réel des femmes.

Sans vou­loir pla­quer de cli­chés sur Olympe de Gouges, cette figure héroïque du com­bat fémi­niste fait entendre la voix de toutes les femmes, celle d’une reven­di­ca­tion éga­li­ta­riste. Elle prône une fra­ter­ni­té plus néces­saire que jamais entre les êtres humains.

Elle incarne la déter­mi­na­tion à déci­der pour soi, elle veut garan­tir pour chaque femme des rela­tions sexuelles libres et éga­li­taires. D’où ses impré­ca­tions contre le mariage, dans le droit fil du mou­ve­ment de la Préciosité au XVIIème siècle. Il faut dire que la pièce de Molière « L’Ecole des femmes », qui fut repré­sen­tée en 1662, a pro­fon­dé­ment et dura­ble­ment mar­qué les esprits. La jeune Agnès, la pupille d’Arnolphe, incarne la déter­mi­na­tion à déci­der pour soi.

Dans le même temps, Olympe de Gouges met en pers­pec­tive une Révolution Française oublieuse des droits de la femme, qui, en défi­ni­tive, a lais­sé per­du­rer les actes d’ex­clu­sion de la femme. Après 1789, les femmes res­tent exclues du pouvoir.

Contrairement à ce que l’on pour­rait pen­ser, même les phi­lo­sophes des Lumières – en dehors de Condorcet et de son épouse – se repré­sentent la femme comme un être infé­rieur. Dans son trai­té inti­tu­lé ouvrage « Emile ou de l’é­du­ca­tion », le phi­lo­sophe Jean-Jacques Rousseau accorde à l’homme et à lui seul le pou­voir, la force. Pour lui, la femme repré­sente, du fait de son carac­tère natu­rel, la pas­si­vi­té. Elle pour­rait, faute de rete­nue, ouvrir la boîte de Pandore et déclen­cher des désordres sociaux épou­van­tables. Selon Rousseau, l’ac­cès à la culture pour les femmes n’est pas indis­pen­sable, il vaut mieux les tour­ner vers les tra­vaux d’ai­guille pour les pré­pa­rer à leur rôle de future mère. Pour un grand nombre de pen­seurs, à l’aube de la Révolution, les qua­li­tés néces­saires à l’exer­cice du pou­voir seraient exclu­si­ve­ment masculines.

A contre-courant de ces pré­ju­gés pre­nant appui sur une pré­ten­due « loi natu­relle », Olympe de Gouges appelle de ses vœux une pari­té poli­tique, elle s’en prend à ceux qui ignorent la sin­gu­la­ri­té du fémi­nin. Elle dénonce les dis­cri­mi­na­tions et inéga­li­tés entre les sexes, elle milite pour l’ob­ten­tion des droits sociaux et poli­tiques des femmes. Elle reven­dique une place pré­pon­dé­rante au prin­cipe fémi­nin. En matière d’é­ga­li­té, l’homme ces­se­rait d’être l’u­ni­té de mesure exclu­sive. La loi doit consi­dé­rer la femme comme un être auto­nome. La femme est un sujet de droit.

Il ne s’a­git pas seule­ment de mettre un terme aux inéga­li­tés, au nom d’un prin­cipe d’é­qui­té. Mais aussi de faire dis­pa­raître ce qui est la source des vio­lences exer­cées sur les femmes : la dis­cri­mi­na­tion entre les sexes. Il faut repen­ser notre huma­ni­té. C’est la seule manière d’en­tra­ver les méca­nismes qui entre­tiennent et font per­du­rer l’a­lié­na­tion et l’ex­ploi­ta­tion de cer­taines personnes.

La liber­té de cha­cun se décline en fonc­tion d’un prin­cipe : celui d’être acteur de sa vie.

Source : bmirgain 

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