1) Le jeu subtil des points de vue :
a) Qui raconte ?
→ pronoms personnels : sujet ou complément ( je ↔ me ; nous ↔ nous ; il ↔ lui, se …).
« elle », « il », « le », « la » = 3e pers. du singulier + vision illimitée (dans les pensées de Mathilde) = narrateur omniscient mais il rester à l’extérieur de Julien, il commente l’attitude de Julien « mépris le plus mal déguisé ».
b) Qui voit ? Qui aperçoit ?
Point de vue dominant, le narrateur omniscient se fait relayer par le point de vue de Mathilde.
→ Mots de vision et de perception + de pensée : « se dit elle, cherchait de l’œil, l’aperçut, se dit, son regard, regardait fixement, étudiant, comme il passait près d’elle, l’idée lui vint … ».
De plus, pour restituer paroles ou pensées de Mathilde (et paroles de Julien) : discours direct, discours indirect libre.
► Permet de rendre la vie psychique du personnage avec un grand réalisme. Les verbes de perception, plus le discours direct et le discours indirect libre nous font vivre la scène de l’intérieur au rythme des pensées de Mathilde : nous voyons comment progressivement elle est d’abord en attente de Julien puis comment elle s’attache à l’observé, l’écouté, le suivre … se qui révèle le fort intérêt qu’elle lui porte.
c) Autre point de vue.
Mineur mais présent. Paragraphe 5 & 6 : point de vue du narrateur sur l’attitude, l’apparence, l’extérieur (« rapidement, air, corps penché, semblait … ») = focalisation externe.
Pourquoi ?: Arrêt sur image clé.
→ Complicité narrateur-lecteur : mystère, nous fait nous interroger, réfléchir.
→ Pour marquer le caractère important de cet échange de regards.
→ Art de l’ellipse
→ Lecteur associé a la perception de Mathilde. Effet crée ? Nous sommes séduit, impressionné.
→ Acteur qui joue un rôle : attitudes, ton … = l’hypocrisie de Julien qui calcul tout ce qu’il fait, joue un rôle pour réussir.
Comme nous l’avons vu Stendhal joue habillement des trois types de focalisation. La focalisation interne lui permet d’exprimer avec un grand réalisme l’amour naissant de Mathilde pour Julien.
2) Une scène révélatrice.
Comme dans d’autres romans, cette scène du bal est une scène clé.
a) Révèle les différences de condition social.
→ Julien : « Mr Sorel », « Julien », « il », « un prince déguisé », « se Sorel ».
Mr Sorel, nom de famille = roturier, de base condition social (fils d’un charpentier de Province). Or ce dans ce salon il ne se comporte pas comme un inférieur : ses attitudes, paroles sont déplacées, provocantes : il parle avec un révolutionnaire.
Il fait l’éloge de Danton (symbole de la terreur). Sa répoonse à Mathilde : insolante à l’égard de l’Aristocratie + fait l’éloge du mérite ( ≠ naissance « avocat … »). Attitude insolente : « air méchant », « orgueilleusement humble » = oxymore. Valeur de l”homme-honeur, modestie de la condition.
► Julien affiche avec insolence sa condition de roturier certes inférieur en condition, mais supérieur en mérite. Il y a donc dans ce texte une dimension politique.
→ Mathilde : une aristocrate (1e rencontre : froideur d’âme ) Séduite par Julien qualitéés aristocratique.
¤ Progression : → attente
→ surprise changement de Julien
→ « mon condamné » : valeur affective, admiration pour Julien.
→ elle trouve en J. des qualités aristocratiques « Jeu sombre, prince… ». Cristallisation, désir.
→ réponse de J. « esclaves ».
→ comparaison avec son père = lutte du cœur et de la raison.
→ aveuglement = suivre !
► La hautaine jeune fille est malgré elle attiré par Julien qui cristallise sont attention, elle est amoureuse.
III . Conclusion :
Habileté de Stendhal dans le choix de la focalisation interne qui exprime parfaitement l’irrésistible attirance de Mathilde pour Julien.
Un vrai peintre de l’amour comme une force qui s’empare des personnages et renverse les obstacles. Malgré tout Julien et Mathilde vont s’aimer comme Aude et Solal.
Source : http://www.intellego.fr/soutien-scolaire-1ere‑L/aide-scolaire-Francais/Stendhal-%E2%80%93-Le-rouge-et-le-noir-%E2%80%93-Scene-du-bal-2e-partie-chap.-9/36112