Mme de Rênal est devenue la maitresse de Julien, la situation est stable. Suite à une lettre anonyme, il doit partir et va au séminaire dans l’objectif de devenir prêtre. Il travaille auprès du marquis de la Mole à Paris en tant que secrétaire (ascension sociale). Mathilde séduit Julien puis le repousse avec violence, Julien décide à nouveau de partir pour éviter d’en tomber amoureux.
Quels sont les enjeux cachés de cette scène de mélodrame ?
I- LA DIMENSION PARODIQUE
A : Le mélodrame
Le mélodrame est un type de pièce de théâtre qui est né vers la fin du XVIIème siècle et s’est beaucoup développé au XIXème. Les intrigues de ce style avaient de nombreux rebondissements et beaucoup de surprises et peu de soucis de vraisemblances.
Stendhal utilise donc ceci : l’effet de surprise (il trouve Mme de la Mole), Julien trouve une épée quand il est en colère (posée ici par « magie ») et Mathilde à une réaction étrange face à son agresseur.
On a une scène dramatique : elle sort en courant. Julien s’exprime de manière implorante, ce qui n’est pas viril et Mathilde pleure. Julien passe d’une humeur à l’autre très rapidement, il n’est pas stable émotionnellement et réagit dans les extrêmes.
Mathilde est heureuse à l’idée de se faire tuer par son amant.
-> Gestes théâtraux et sentiments excessifs, le mélodrame est utilisé par l’auteur.
B : L’ironie
Le narrateur est omniscient. La distance ironique vient de l’excès dans les hyperboles et de l’emploi du superlatif.
L’ironie réside dans l’excès : Julien ne recule devant rien, on tombe dans l’extrême. Tout est exagéré volontairement, les émotions sont excessives.
La 2ème partie de la scène est beaucoup plus lente, on à une cassure du rythme.
- Stendhal s’amuse avec tant d’ironie : les répliques sorties de leur contexte sont bien mélodramatiques.
C : Les sentiments
Il s’amuse avec ses personnages et le roman. Les personnages ne mettent pas leurs émotions à distance.
Stendhal calcule de manière mathématique ses sentiments, mais il va se rendre compte qu’on ne peut faire ceci éternellement : à un moment, ils laissent éclater leurs sentiments.
-> L’idée de la puissance des sentiments vient du romantisme.
II- QUE REVELE CE JEU D’ECRITURE ?
Stendhal montre sa maitrise des principes d’écrite mais aussi sa capacité à prendre des distances.
A : La vérité sur les personnages
Sous le verni mondain, on à beaucoup d’impulsivité, voir de violence. Il ne faut pas oublier que Julien & Mathilde vivent dans la haute aristocratie.
B : Le plan émotionnel
Les personnages sont contradictoires sur le plan émotionnel : Julien est tendre et paniqué car il a du remord d’avoir séduit Mathilde.
Mathilde à le sentiment d’avoir manqué à son devoir de retenu de femme pour quelqu’un de cette classe sociale.
Elle est étonnée que Julien range son épée, elle joui à l’idée de se faire tuer par son amant -> elle est amoureuse de lui.
Ces personnages qui se cherchent ont du mal à se trouver, ils n’arrivent pas à se dire ce qu’ils doivent se dire réellement.
-> Leur relation est à contre temps : quand l’un s’ouvre, l’autre se ferme : le poids de la société est trop fort
-> Il n’y a pas de confiance car l’un et l’autre sont des calculateurs.
C : L’opacité des personnages
Ils se font souffrir l’un l’autre, on à une relation à contre temps. Ceci est visible grâce à la focalisation interne sur les personnages & le discours indirect narrativisé.
Conclusion
Les relations amoureuses vont continuer. Julien est séduit par cette femme hors de son milieu, il aime son côté impulsif. Stendhal nous attire avec une scène mélodramatique pastiche, qui continue de nous faire découvrir les personnages.
Mathilde à des remords et des regrets vis-à-vis de Julien : « de m’être livrée au premier venu ».
Source : A N I