Victor Hugo – Les Contemplations – Livre I, 21 – Elle était déchaussée – analyse 01

Temps de lec­ture : 2 minutes

Introduction :
V. Hugo appar­tient au XIX siècle et au roman­tisme. Le recueil poé­tique Les Contemplations
se divise en deux par­ties : « Autrefois » et « Aujourd’hui ». La mort de Léopoldine, fille de V. Hugo, trace la fron­tière entre ces deux mondes. Dans la pre­mière par­tie, « Autrefois », les poèmes chantent la joie de vivre. Ce poème de style très roman­tique décrit le bon­heur de la ren­contre amoureuse.

L’invitation lyrique à l’amour

Le thème du texte est la ren­contre entre deux per­son­nages : « elle » qui repré­sente la fémi­ni­té et « je » qui est le poète. Le per­son­nage fémi­nin est mys­té­rieux. Il est sim­ple­ment dési­gné par le pro­nom per­son­nel. La jeune fille est à peine décrite : deux traits la carac­té­risent :
- la beau­té : « comme une fée »
- l’aspect négli­gé ( « déchaus­sée », « décoif­fée » et « pieds nus ». L’adjectif donne un carac­tère
sen­suel à la scène.
Le per­son­nage mas­cu­lin est d’a­bord évo­qué par le pro­nom per­son­nel « moi ». Il s’a­git du poète. Il est, comme sou­vent dans les poèmes de V. Hugo, un pas­sant, un pro­me­neur.
L’échange des regards est ici réci­proque : “je crus voir une fée”, “elle me regar­da”, “elle me regar­da pour la seconde fois”, “je vis venir”. L’insistance sur le regard comme vec­teur de la ren­contre passe par la répé­ti­tion du verbe « regar­der ».
La ren­contre entraîne à l’in­vi­ta­tion amou­reuse : « Veux tu t’en venir dans les champs ? ». L’expression a une conno­ta­tion sen­suelle. La péri­phrase : « le mois où l’on aime » accen­tue cette impres­sion de même que l’ex­pres­sion « les arbres pro­fonds » et le tutoie­ment amou­reux (vers 4, 7 et 8). Le verbe « triom­pher » (vers 6) ne laisse aucun doute sur l’is­sue de la scène. Le jeu sur les pro­noms met en scène la réci­pro­ci­té du sen­ti­ment amou­reux qui passe par l’hymne à la nature.

Une nature complice

Il s’a­git d’une scène prin­ta­nière. Le champ lexi­cal de la nature est omni­pré­sent : « joncs », « arbre », « oiseau », « bois », « eau », « rivage ». Toute trace de civi­li­sa­tion a dis­pa­ru, fai­sant de ce couple un couple du para­dis ter­restre. En revanche on assiste à une per­son­ni­fi­ca­tion de la nature : « Comme l’au cares­sait dou­ce­ment le rivage ». Cette repré­sen­ta­tion per­met de sug­gé­rer l’ac­cord entre cette scène et la nature.
On remarque un par­fait accord entre cette jeune fille et la nature qui l’en­vi­ronne. La femme semble sor­tir de l’eau. C’est une sorte de sirène. Tout est natu­rel en elle : « pieds nus », « che­veux décoif­fés »,
« sau­vage ». La nature semble s’incliner devant la beau­té de cette jeune fille (« joncs pen­chants ») ou appe­ler à l’a­mour : les oiseaux chantent de manière har­mo­nieuse et l’eau caresse le rivage.
Cette ren­contre est située hors du temps et de l’es­pace. Il s’a­git du rêve d’une scène d’a­mour qui évoque une époque sans règles.

Conclusion

Ce texte appar­tient au cou­rant roman­tique par ses thèmes : expres­sion des sen­ti­ments et des sen­sa­tions, accord avec la nature.

Source:jacquesmottier.

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